« Discarded Fruit » traite du débat politique autour des réfugiés qui a occupé le premier plan sur la scène médiatique autour du monde. Le conflit Syrien débute en 2011 et découle du Printemps Arabe et des manifestations contre le régime d’Assad. La guerre civile qui a suivie a plongé les réfugiés dans un contexte de crise. Cela me touche personnellement dans la mesure où ma femme a quitté l’Ouganda pour se réfugier au Royaume-Uni 1972. Cependant, j’ai pris conscience de la nature problématique des nouvelles photo-graphies, qui peuvent être détournées et utilisées comme outil de propagande. Cette série a été réalisée dans plusieurs des pays qui, tous, se sont retrouvés au premier-plan : le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie, les Afghans cherchant refuge en Sicile, la vie le long des routes et des tentes. Des portraits et des natures morte faites par des jeunes hommes de Côte d’Ivoire, habitant dans des refuges après avoir traversé la Méditerranée. Le lyrisme des images qui en résultent permet au spectateur d’adopter différents points de vues, à la fois physiques et métaphoriques, dans l’espace inhabité qui s’est créé.
Le travail artistique et créatif de Kalpesh Lathigra tourne autour de l’idée de longues narrations, qui s’expriment sous la forme de photographies isolées ou de séries. Il travaille à l’intuition et essaie de faire évoluer constamment ses méthodes de travail. Il explore et il contourne les pré-requis des photos documentaires, qui lui viennent de ses études en tant que photojournaliste. Pour lui, L’ambivalence et l’ambiguïté sont à l’exact opposé de la clarté et de la compréhensibilité exigées par le photojournalisme. Le photographe souhaite créer une narration qui soit non-linéaire plutôt que fondée sur une histoire. Il glisse des fragments de souvenirs dans ses photos pour permettre au spectateur de percevoir ces souvenirs même s’ils ne sont pas les siens et pour l’inviter ainsi à y réfléchir et à se questionner. Cette méthode de travail se place dans la zone floue entre documentaire et beaux-arts.
kalpeshlathigra.com
“Discarded Fruit” deals with the political debate surrounding those who seek refuge has been at the forefront across the world.As the Syrian conflict started in 2011 rising from the Arab Spring and demonstrations against the Assad regime. The resulting civil war has led to the major refugee crisis. I felt this deeply as the ongoing hostility rose towards those seeking refuge in the West, from a personal aspect understanding my wife was a refugee in 1972 arriving in the United Kingdom after having to leave Uganda. However, I became acutely aware the problematic nature that news photography can have in terms of being hijacked for propaganda.This serie has been made in various countries all of who have been at the forefront: Zaatari Refugee Camp in Jordan, Afghans seeking refuge in Sicily, Italy, living day to day under road flyover in tents. Portraits and still life made by young men from Côte D’Ivoire living in Safe Houses after crossing the Mediterranean Sea. The resulting images have a lyrism to them allowing the viewer to move at different distances both physically and metaphorically into the space inhabited in the environments I have made these works.
The main focus of Kalpesh Lathigra's artistic and creative activities is centred around longform narratives using both single and a series of photographs. He works intuitively and continually try to evolve the way he makes work. He is exploring and obscuring documentary photography’s ideologies from where he started his career as a photojournalist. To him, ambivalence and ambiguity are the opposite of the clear narratives and digestible stories that photojournalism demands. He wants to create a nonlinear narrative not a story-based one. To achieve fragments of memories in his photographs to allow the viewer to perceive a memory even if it’s not their own and thus allowing questions to be asked. This method of working resides in the grey area between documentary and fine art.