Ce projet intitulé “Boys Will Be” (ou « Les garçons seront ») est un voyage photographique en continu, à la découverte des différentes manières dont les hommes construisent et expriment leur identité. Malgré la référence à l’expression populaire « Les garçons seront toujours des garçons », ce projet n’adhère pas à la croyance selon laquelle le comportement parfois excessif, violent ou toxique des hommes peut être excusable ; à la place, il supprime significativement le dernier mot « garçon ». Dans ce projet, j’utilise l’appareil photo comme un témoin de la gestuelle des performances masculines, dans des documents, des portraits ou encore des mises en scènes. En pointant l’appareil sur ces hommes, je les encourage à se mettre en scène pour les « autres ». Cette performance, encadrée par le viseur de l’appareil est un choix subjectif pour présenter la construction de leur identité face à l’objectif, face à moi et face au public. Le choix de montrer des expériences d’adolescents donne naissance à des scénarios où un chahut innocent peut être lourd de conséquence et où des dynamiques de pouvoirs invisibles, présentes en filigrane dans notre société, deviennent tangibles. C’est dans ces moments là que les garçons prennent conscience de leur propre pouvoir et de la façon dont ils peuvent l’utiliser sur les autres.
Jon Ervin est un artiste photographe et vidéaste, basé à New York. Il naît en 1989 en Oklahoma, où il grandit avant de s’installer à New York. Il est diplômé de photographie à l’école de design Parsons en 2012. Il est également diplômé en photographie et vidéo de la School of Visual Arts en 2014. Il tire son inspiration des paysages ruraux de son enfance, et du milieu ouvrier au sein duquel il passe son adolescence. Son travail peut s’apparenter à un documentaire à travers différents lieux des États-Unis, mais aussi à un travail d’investigation des expériences masculines, individuelles ou partagées. À travers des images ou des vidéos, il utilise son appareil comme un outil mais aussi comme un réceptacle des performances auxquelles il assiste. L’appareil devient un acteur entre les sujets photographiés, lui-même et le spectateur, pour analyser la complexité et les contradictions de ces thématiques
jonervin.com
This project titled “Boy’s Will Be,”is an ongoing photographic journey exploring the various ways in which men perform and construct their identity. Despite the titles reference to the popular phrase “Boy’s Will Be Boy’s,” this project does not adhere to the belief of so-called excusable male behavior that is at times aggressive, violent, and toxic; instead it has importantly left off the last word—“Boys.” In this project I use the camera as an active agent to witness these gestures of masculine performance through documentation, portraiture, and staged scenarios. By turning the camera on these men, I am encouraging them to perform for the “other.” That performance, framed between the lines of the viewfinder, is a subjective choice to display their constructed identity to the camera, myself, and the viewer. The use of staged adolescent experiences creates scenarios where innocent horseplay can becomes one thing of consequence and for impalpable power dynamics that are threaded throughout our society to become tangible. It is in those moments where boys learn their own power and how it can be used to influence others.
Jon Ervin is a New York based artist working in photography and video. He was born in 1989 in Oklahoma where he was raised and then later moved to New York. He received a BFA in Photography from Parsons the New School of Design in 2012. He also attended the School of Visual Arts where he received an MFA degree in Photography, Video, and Other Related in 2014. He derives inspiration from his rural childhood landscape and a blue-collar environment which informed his male adolescent coming of age experiences. His work ranges from cultural documentation of places throughout the United States to investigations of masculinity and shared male experiences. Through still and moving images, he uses the camera as an investigative tool as well as a vessel for performance. The camera becomes an active participant between his subjects, himself, and the viewer to examine these themes full of contradictions and complexities.