C’est l’histoire d’une ancienne république soviétique de six millions d’habitants, le Kirghizstan, enclavée en Asie centrale, réputée pour ses traditions nomades, ses yourtes, ses chevaux, ses paysages splendides de montagnes et de steppes... Cette histoire recèle un décor moins connu, moins attrayant sans doute, à l’écart des stéréotypes et des enjolivements nécessaires après l’hermétique période de l’URSS. Alors, pourquoi ces photos ? Celles de paysages désolés, de portraits troublants de mineurs, d’ouvriers, d’étudiants, de vieillards, ces clichés de villages qui tombent en désuétude, et ce ciel — ce ciel kirghiz qui semble donner toujours plus de caractère aux récits qui se déroulent sous son immensité ?
Ces photographies ne sont jamais que des fragments de réel — des faits — pour tenter de recomposer un peu de l’histoire cachée, en mille éclats, si difficiles à rassembler. Avec ce qu’il a d’espérances déchues et de surprenante vitalité, la jeune République kirghize est la parabole d’un imaginaire où s’entrecroisent de grandes aspirations et les vestiges de la période soviétique, étrangement figés dans les paysages et les mémoires. Une société composée de lieux de vie où la douleur et l’isolement côtoient, souvent, une silencieuse résignation. Les photographies d’Elliott Verdier montrent l’écho d’une histoire meurtrie, une histoire oubliée qui ne cherche qu’à ressurgir si l’on y prête attention.
Le livre est disponible en pré-commande ici
Elliott Verdier a déjà été remarqué et primé plusieurs fois pour ses reportages sur la condition humaine effectués dans différents coins du monde : en Indonésie auprès de réfugiés afghans, en Birmanie avec des drogués dans un centre de réhabilitation ou en Mongolie dans les banlieues polluées d’Oulan-Bator. Il dédie maintenant sa photographie à de travaux à plus long terme, loin de l’actualité brûlante, entrant dans l’intimité des personnes qu’il photographie avec son appareil grand format. Dans ses photos, une constante : la lumière, l’espoir d’un monde.
elliottverdier.com
This is the story of a former Soviet republic landlocked in central Asia, Kyrgyzstan, home to six million people, esteemed for its nomadic traditions, its yurts, its horses, its breathtaking mountainous landscapes and steppe… It holds a less perceptible decor, less alluring perhaps, distant from the stereotypes and necessary embellishments that followed the impenetrable era of the USSR. So how come such photos? These images of desolate landscapes, these troubling portraits of minors, workers, students and elders, these reflections of villages fallen into abeyance, and that sky – that Kyrgyz sky that perpetually seems to give more depth to the many narratives that unfold under its intensity?
These photos are but fragments of reality – facts – in an attempt to reconstitute a concealed story, shattered to pieces, so difficult to gather and put together. With what is left of its broken dreams and surprising vitality, the young republic of Kyrgyzstan is a contradictory Neverland where great aspirations cross paths with remnants of a Soviet era that seem, somehow, frozen in the country’s landscapes and in its people’s minds. A society rooted in environments where pain and isolation come into contact with a somewhat silent resignation. Elliott Verdier’s images not only show the echoes of a wounded past, but of one that has been forgotten, that lurks under the surface, ready to rear its head if only someone paid more attention.
The book is available in pre-order here
Elliott Verdier is a young french photographer who attracted attention and awards few times for his reports on human condition done in different parts of the world : Indonesia with afghan refugees, Burma with drug addicts in a rehab center or Mongolia in polluted suburbs of Ulanbaataar. He has now decided to dedicate his photography to long term projects, far from hot news, entering into intimacy of the people he takes pictures of, with his 4x5 large format camera. A constant in his images : the light, a hope for a world.