La forêt des Landes est un territoire de contrastes. Aux yeux de ceux qui se rendent sur le littoral en été, elle fait plutôt figure de désert vert, uniforme et monotone. Nous nous y sommes rendus à plusieurs reprises hors saison, empruntant les longues routes rectilignes qui quadrillent cet immense territoire. Nous l'avons observée à hauteur d'homme.La forêt, qui s’étend sur plus d’un million d’hectares, empêche toute vue plongeante. La forêt cache, protège et nourrit les activités développées par ceux qui y vivent. Les Landes accueillent une activité touristique très dense sur la côte. Elle dissimule en revanche une zone militaire, qui s'étend sur 25 kilomètres entre Mimizan et Biscarosse, ainsi qu'une production de pétrole sur ses lacs.Nous avons fabriqué des maquettes pour symboliser et imager la base militaire et les stations pétrolières, car ce sont des zones inaccessibles. Les riverains de la région des Landes connaissent l’existence de ces endroits sans avoir jamais vu à quoi ils ressemblaient. La base militaire, particulièrement, est donc complètement abstraite, bien que ses contours aient un impact fort sur le territoire, par la présence d’un large grillage, du littoral jusqu’à l’intérieur des terres. La forêt des Landes est le produit du travail de nombreuses générations. Nombre de Landais restent attachés aux traditions folkloriques ou aux modes de vie de leurs aïeux, qu’ils perpétuent lors d’événements publics ou dans l’intimité d’un village.Nous nous sommes particulièrement intéressés aux groupes d’échassiers landais qui créent un lien entre nos modes de vie contemporains et un héritage culturel et territorial. Nous avons tenté de mettre en lumière ces différents aspects qui constituent la richesse de cet endroit, et d’aller à la rencontre de ceux qui vivent au cœur de la Grande Lande, de ceux qui n'éprouvent pas le besoin d'exhiber leurs modes de vie pour en connaître la valeur.
Clémence Vaufrey et Clément Thièrion sont deux photographes diplômés de l’école des Gobelins en 2015 et installés à Paris. Après des études en Art et Design, Clémence pratique une photographie pluridisciplinaire avant de se tourner vers la photographie de Tiers Paysages, influencée par les théoriciens et paysagistes contemporains. Clément commence la photographie en travaillant essentiellement sur la notion de paysage, influencé par la photographie objective allemande. Sa pratique évoluera ensuite vers une approche plus documentaire en photographiant autant les territoires que les gens qui l’habitent. Tout en développant leurs approches personnelles, Clémence et Clément se sont associés pour mener à bien un projet commun dans lequel ils déploient un langage photographique qui puise ses sources dans le documentaire et dans les arts plastiques.
cargocollective.com/landes-project
The forest of Landes is a territory made of contrasts. In the eyes of those who go to the coast in the summer, it appears more like a green desert, uniform and monotonous. We went there several times off season, ranging the long rectilinear roads that crisscross this immense territory. We observed it at man’s height. The forest, which is over one million hectares, prevents any bird's eye view.The forest hides, protects and nourishes the activities developed by those who live there. The Landes host a very dense tourist activity on the coast. It hides however, a military zone stretching over 25 kilometers between Mimizan and Biscarosse, as well as an oil production on its lakes.We made models to symbolize and represent the military base and the oil stations as they are inaccessible areas. The Landes’ residents know the existence of these places without ever having seen what they actually look like. The military base, therefore, is completely abstract, although its contours have a strong impact on the territory, by the presence of a large fence on the coastline inland. The Landes forest is the product of many generations’ work. Number of “Landais” remain attached to the folk traditions or to their ancestors’ lifestyles, perpetuating them at public events or in the privacy of a village. We were particularly interested in groups of Landais waders, who create a link between our contemporary lifestyle and a cultural and territorial heritage.We have tried to highlight these different aspects that constitute the wealth of this place, and to meet those who live in the heart of the Great Landes, and those who do not feel the need to exhibit their lifestyles to be able know its value.
Clémence Vaufrey and Clément Thièrion are two photographers, graduates from the Gobelins School in 2015, living in Paris. After studying Art and Design, Clémence practices a multidisciplinary photography before turning her work to the photography of “Tiers Paysages”, influenced by the theoreticians and landscape contemporaries. Clément starts photography by working primarily on the concept of landscape, influenced by German objective photography. His practice will then evolve towards a documentary approach by photographing the territories as much as the people who live there. While developing their personal approaches, Clémence and Clément joined forces to carry out a joint project, in which they deploy a photographic language that draws its sources in the documentary form and visual arts.