Ces photos sont issues d’une série inspirée de la première phrase des métamorphoses d’Ovide : “Je veux dire les formes changées en de nouveaux corps”. Elle suggère que l’existence des formes précède celles des corps, étant à la fois leur origine et leurs mutations. À travers ce travail se développe un enchaînement de métamorphoses où les formes passent d’objets en humains, d’humains en végétaux, de végétaux en animaux. Dans la philosophie occidentale nous avons tout fait pour distinguer l’humain de l’animal, la nature de la culture, au point de penser que nous étions en dehors de la sphère du vivant. Partant de ce constat l’artiste s’attache à étudier de quelles manières nous pouvons être reliés aux autres vivants et non-vivants qui nous entourent sans passer par un prisme d’utilité ou de servitude, partant plutôt à la recherche des formes communes qui nous traversent. Cette série a été marquée par les périodes de dépersonnalisation que l’artiste traversait. C’est un trouble empêchant la constitution d’un “moi” constant, laissant parfois les individus sans sensations de leur corps ou de leurs limites. Cette expérience a poussé l’artiste à imaginer les sensations des vivants qui l’entouraient et à interroger ce que les notions d'individualité, d’altérité et de pluralité pouvaient signifier lorsque que les limites des corps se dissipaient.
Née en 1994 Chloé Milos Azzopardi est diplômée des beaux arts. Elle travaille entre Paris et la Catalogne sur des projets à long terme mêlant installations, photographies et éditions. Dans son travail elle s’intéresse à de nombreux sujets comme l’astrophysique, l’étude du vivant, la prise de risque, l’épigénétique ou encore la déconstruction du genre. Son approche de la photographie et des sciences sont expérimentales.
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Those pictures come from a series inspired by the first sentence of Ovid’s Metamorphosis: “I want to say the forms turned into new bodies”. It implies that the existence of forms comes before the one of bodies, as it is both their origin and mutation. This work develops a series of metamorphosis in which forms become objects and humans, humains become plants and plants become animals. In the western philosophy, we did everything we could to make a distinction between human and animal, nature and culture, to the point of thinking we were out of the living sphere. Drawing on this, the artist further explores how we can be related to all the others, living or non-living, surrounding us, without going through a prism of utility or servitude but choosing instead to seek for similar forms between us. This series has been marked by the periods of depersonalization the artist went through. This disorder enables the constitution of a constant “self” leaving the individuals suffering from it without any sensation of their bodies or their limits. This experience led the artist to imagine the sensations felt by the living surrounding her and to question what notions such as individuality, alterity and plurality could mean when the boundaries of bodies disappeared.
Born in 1994, Chloé Milos Azzopardi graduated from les Beaux-Arts. She works between Paris and Catalonia on long-terme projects, mixing installations, photography and editions. In her work, she focuses on various topics such as astrophysics, study of the living, risk taking, epigenetic or even gender deconstruction. Her approach of photography and science is experimental.