Au Bénin, « Lever les sages » est l’action de remercier un ancien pour les conseils prodigués. Ces « sages » sont aussi les défunts représentés en des divinités que les adeptes – membres d’une famille – honorent : les Egoun.
Leur histoire commence dès la couverture : une louange, panégyrique clanique Yoruba, les fait apparaître. Au fil des pages, d’autres les suivent : Zangbeto, Guelede, appartiennent eux aussi à ce panthéon vaudou extrêmement riche.
Les photographies de Benjamin Schmuck sont parfois réinterprétées par le peintre béninois Augustin Sanou. Cette collaboration provoque un glissement troublant, parfois étrange, quand le réalisme des peintures concurrence celui des photographies. Les deux médiums en présence rejouent un principe de binarité : la vie et la mort, le réel et sa représentation.
D’Abomey à Porto-Novo, de Cotonou à Grand-Popo, sans jamais savoir qui est sous ce masque et au risque de mourir si le pagne du Egoun vous touche, la série “Lever les sages” ambitionne de capter ces apparitions en allant à la rencontre des divinités mais aussi des vivants, qui les convoquent et les accompagnent.
Benjamin Schmuck est né en 1989 à Paris. Il a fait ses études aux Gobelins et travaille depuis en tant que photographe de presse (New York Times, Telegraph, Le Monde, etc.) ainsi que dans la publicité et la mode au sein du binôme Kayser&Schmuck avec Laure Anne Kayser. Il est également rédacteur Photo pour les magazines Fulgurances et Entorse. Il travaille actuellement à l’élaboration d’un livre sur le vaudou au Bénin avec le studio Helmo.
@benjaminschmuck
In Benin, “Raising the Wise Ones” is the act of thanking an elder for advice given. These “Wise Ones” are also family ancestors, worshipped in the form of divinities called Egun.
Their story begins on the cover of the book showing a praise ritual performed by members of the Yoruba clan. As we turn the pages, we meet other ceremonies featuring in this rich voodoo pantheon: Zangbeto and Guelede.
Benjamin Schmuck’s photographs are sometimes reinterpreted by the Benin painter Augustin Sanou. With this collaboration, the realism of the paintings rivals the one of the photographs, giving rise to a disturbing and sometimes strange feeling of disorientation. Put together, these two art forms offer a binary vision: life and death, reality and the representation of reality.
From Abomey to Porto-Novo, from Cotonou to Grand-Popo, without ever knowing who is beneath the mask and at the risk of dying if you are touched by the Egun’s costume, the collection of images in Raising the Wise Ones aims to capture these apparitions, seeking out not only the divinities but also the living who conjure them up in their ceremonies.
Benjamin SCHMUCK was born in 1989 in Paris. He studied at the Gobelins and has since worked as a press photographer (New York Times, Telegraph, Le Monde, etc.) as well as in advertising and fashion with the Kayser&Schmuck duo with Laure Anne Kayser. He is also a photo editor for the magazines Fulgurances and Entorse. He is currently working on a book about voodoo in Benin with the Helmo studio.