Arthur Crestani conduit le projet Plaine de France depuis 2018 au gré de marches à travers la Seine-Saint-Denis. Utilisant la photographie pour prélever, accumuler et faire dialoguer des fragments de réel, il tente d’élaborer une représentation et une pensée en mouvement du département.Guidées par le désir d’aller voir par là, le plaisir de se perdre et de retrouver son chemin par chance, ces déambulations dans le labyrinthe urbain élaborent un quadrillage mental du territoire. Selon un principe d’épuisement de l’espace, ces marches participent d’une reconnaissance géographique, topographique mais également humaine. Il y a quelque chose de profondément émouvant à savoir “qu’on a été là” et à mesurer la distance séparant deux points, non en termes kilométriques ou en stations de RER, mais comme un enchaînement de lieux et de formes architecturales et urbaines auxquelles s’est accrochée la mémoire. L’histoire urbaine comme les mythologies propres au 93 informent ce travail dont l’enjeu est d’emprunter des détours – comme des passages secrets – dans le déploiement d’une relation poétique aux espaces. Portant un regard tendre et amusé sur ce monde, Arthur Crestani joue de la plasticité du territoire, qui semble constituer sa véritable identité. En chemin, des liens se tissent entre les lieux, les êtres et les choses, dans une méditation amusée et mélancolique sur l’écoulement du temps urbain. La Seine-Saint-Denis, espace en mutation permanente, se rend alors accessible au déploiement des imaginaires, des plus grandiloquents aux plus modestes. Ce travail s’achèvera en 2024.
Arthur Crestani est un photographe français issu des sciences sociales et de l'urbanisme. Il vit à Paris et est pensionnaire du 6B à Saint-Denis et de La Capsule au Bourget. En 2021, il est lauréat d'une bourse du CNAP (Centre National des Arts) pour la photographie documentaire pour son projet en cours Plaine de France.
@arthurcrestani
Arthur Crestani has been leading the “Plaine de France” project since 2018 through walks in Seine-Saint-Denis. Using photography to collect, accumulate and bring together fragments of reality, he tries to develop a representation and a new way of thinking of the department. Guided by the desire to go and have a look around, the pleasure of getting lost and finding your way by chance, these wanderings in the urban labyrinth develop a mental grid of the territory. According to a principle of exhaustion of space, these walks participate in a geographical, topographical but also human recognition. There is something deeply moving in knowing “that we have been there” and in measuring the distance separating two points, not in terms of kilometers or in terms of RER stations, but as a series of places, architectural and urban forms to which memory clung. Urban history and mythologies specific to the “93” (Seine-Saint-Denis department) nourish this work which challenge is to take detours – like secret passages – in the deployment of a poetic relationship to various spaces. Taking a tender and amused look at this world, Arthur Crestani plays with the plasticity of the territory, which seems to establish his true identity. Along the way, links weave between places, beings and things, in an amused and melancholy meditation on the passage of urban time.The Seine-Saint-Denis, a constantly evolving area, makes itself accessible to the deployment of imaginations, from the most bombastic to the most modest.This work will be completed in 2024.
Arthur Crestani is a French photographer with a background in social sciences and urban planning. He lives in Paris and is a resident of Le 6B in Saint-Denis and La Capsule in Le Bourget. In 2021 he has been a recipient of a CNAP grant (National Center for the Arts) for documentary photography for his ongoing project Plaine de France.