Dans cette série, Daniel Gebhart de Koekkoek recrée les innovations ingénieuses mais pourtant totalement inutiles du Chindōgu. Le Chindōgu se définit comme l’art d’inventer des gadgets utiles mais inutilisables dans la vie quotidienne. Popularisé au Japon dans les années 90 par son créateur, Kenji Kawakami, cet art était initialement une simple rubrique dans le magazine mensuel, Mail Order Life. Ces innovations peuvent par exemple prendre la forme de ventilateurs accrochés à vos baguettes pour refroidir votre plat avant que vous ne le mangiez, ou encore d’un tube de colle fait de beurre pour faciliter l’application sur un toast. Le Chindōgu, c’est l’équilibre parfait entre ingéniosité et absurdité. De nature à la fois poétique et politique, ils en disent long sur l’état de la culture de consommation et sur le matérialisme de la vie moderne. Ils se moquent de notre dépendance à la technologie mais aussi de notre incapacité à gérer des taches tout à fait basiques, comme le fait de se mettre des gouttes dans les yeux. Bien que drôles, ces chindōgu obéissent à des règles – une liste de commandements, plus précisément – auxquels il doivent répondre. Les voici : le chindōgu doit être (presque) complètement inutilisable ; doit exister ; doit représenter la liberté de pensée et d’action ; doit être compréhensible de tous ; ne doit pas être vendu ; ne doit pas uniquement chercher à être drôle (il doit également tenter de régler un problème) ; ne doit pas être utilisé à des fins de propagande ; ne doit pas être tabou ; ne doit pas être breveté ; et ne doit pas être conçu pour porter préjudice. La série qui en découle “A Guide To Better Being” présente certains de ces amusants gadgets, tels que la cravate-parapluie, les lunettes entonnoir spéciales gouttes pour les yeux, la brosse à dents double face pour un meilleur brossage ou encore le rouleau de papier toilette spécialement conçu pour se moucher. Néanmoins, malgré l’ingéniosité de ces objets, ils ne sont pas tous infaillibles. Daniel explique par exemple que le maillot de bain transparent pour éviter d’être mouillé en prenant un bain n’était pas totalement waterproof, et que le classique body-serpillère pour bébé ne “fonctionne pas”. En revanche, tous les autres existent bel et bien, dans toute leur superbe étrangeté.
KOEKKOEK a été désigné comme l’oiseau de l’année en 2008. Son nom est la traduction allemande du mot coucou. À prononcer [ˈkʊkʊk]. Observateur silencieux, doté d’un instinct naturel d’adaptabilité et de compréhension de son environnement, Koekkoek s’intéresse à des sujets tels que les sauts de chats, les sex toys ou encore l’art du Chindogu. Son appareil photo lui permet d’absorber la singularité et les spécificités culturelles et visuelles de l’environnement dans lequel il évolue. Il a été publié dans différents médias artistiques indépendants et exposé à travers l’Europe, l’Asie et les Etats-Unis.
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Daniel Gebhart de Koekkoek recreates the ingenious yet useless inventions of Chindōgu. Chindōgu is the art of inventing seemingly practical but ultimately useless gadgets to enhance everyday life. Popularised in Japan in the 90s by its creator, Kenji Kawakami, it was originally just a comical section that appeared in his monthly magazine, Mail Order Life. From fans attached to your chopsticks that cool your food before you eat it, to a Pritt Stick of butter that allows for easy application onto your toast, chindōgu is the perfect balance between ingenuity and absurdity. To date, there are over 1000 official chindōgu items in existence. Poetic and political in nature, they are comments on the state of consumerist culture and the materialism of modern life. They poke at fun at our reliance on technology and inability to carry out basic tasks like administering eye drops. Though humorous, chindōgu has a set of rules – a list of ten commandments, in fact – that must be adhered to. They are as follows: Chindōgu must be (almost) completely useless; must exist; must represent freedom of thought and action; must be understood by all; must not be sold; must not be made purely for the sake of humour (it should also be an earnest attempt to solve a problem); must not be used as propaganda; must not be taboo; must not be patented; and must not be made with prejudice. The resulting series, A Guide To Better Being, showcases some of the most amusing gadgets, such as ties that double up as umbrellas, glasses with built-in funnels for eye drops, a double-sided toothbrush for extra efficient brushing and a toilet roll head holder for that pesky runny nose. However, despite the ingenuity of these objects, they weren’t all foolproof. Daniel explains that, for example, the transparent body suit to prevent water from getting in whilst having a bath wasn’t entirely waterproof, and the classic onesie-cum-floor-sweeper for babies “didn’t work out”. Though everything else was brought back to life in all its glorious oddity.
KOEKKOEK was bird of the year 2008. KOEKKOEK is dutch for cuckoo. Please pronounce [ˈkʊkʊk]. A silent observer with an instinct for situational precision, KOEKKEOK approaches scenes as jumping cats, sex toys and the art of chindogu, using the camera as his access medium that allows him to absorb the idiosyncrasy and specific visual culture of the social environments through which he moves. He has been included in several independent art publications and exhibited throughout Europe, Asia and The United States.