Tout commença autour d’une pinte, dans un pub de Cornouailles, un comté d'Angleterre en Grande-Bretagne. Un ami du photographe Louis Bamford lui annonce qu’il vient de monter une équipe de football « Sunday League », parrainée par le-dit pub. L’association inattendue entre sport et débit de boissons fait mouche, son sujet est tout trouvé.
N’étant pas joueur lui-même, Louis souhaite avant tout immortaliser l’aspect social du sport, et sa qualité fédératrice. Il documente avec bienveillance et malice la camaraderie dans le football amateur anglais, en s’intéressant aussi bien aux grands moments sportifs anonymes qu’à ces échanges autour des anecdotes du samedi soir. Car pour ces hommes, toutes ces rencontres dominicales sont un exutoire à la vie quotidienne.
Qu’il s’agisse de photographier les joueurs des dimanches matins aux grands ciels bleus ou ceux où la grisaille se fait plus maussade, il se dégage des photos de Louis une lumière très douce qui donne à l’ensemble de son travail une cohérence sérielle. Une cohérence doublée d’une distance maîtrisée par rapport au sujet qui permet de proposer une variété de cadres pour une narration sans cesse renouvelée. Conçues comme de véritables tableaux, les œuvres de Louis Bamford saisissent l’instant présent tout en évoquant un imaginaire hors-champs, laissant carte blanche à la sensibilité de chacun.
Parti avec l’ambition de réaliser un travail d’observation dans le cadre de son cursus universitaire, avec la distance propre au documentaire, Louis s’est finalement, et littéralement, « prêté au jeu » jusqu’à se lier d’amitié avec ces hommes, animés par la passion du football pour nous offrir une série d’une surprenante poésie.