De Batoumi à Tbilissi, si on ne prend pas la route principale mais une alternative, plus proche des frontières turque et arménienne, on peut rencontrer un échantillon de la diversité de la population géorgienne, reflet de l'histoire de la région: des Grecs, Doukhobors, Arméniens , Allemands, Meshkètes, Juifs, Musulmans, Catholiques, Yezidis, Azéris, Ossètes, etc.
Depuis la fin de l'URSS, les politiques identitaires de chaque État-nation du Caucase, les conflits ethniques et les difficultés économiques ont conduit à des mouvements de population et à une homogénéisation progressive. Et la Géorgie n'est pas une exception avec des politiques nationalistes fortes et l'influence de l'Église orthodoxe. La Géorgie du Sud et sa diversité est encore une exception, mais les dynamiques en cours sont à l’uniformisation: les Meshkètes d’Abastoumani sont incapables d'affirmer leur droit au retour, les Allemands d’Asureti sont partis, les Juifs d’Akhaltsikhé ne se comptent plus que sur les doigts des mains, et sans la crise en Grèce la fuite des Grecs de Tsalka aurait continué, les catholiques se convertissent petit à petit à l'orthodoxie et les Doukhobors de Gorelovka préfèrent aller travailler en Russie pendant que les Arméniens et les Adjares prennent leur place en Samtskhe–Javakheti.
Alors combien de temps cette région conservera-t-elle encore son caractère multi-ethnique si typique du Caucase?
Julien Pebrel est né en 1983. Après une formation scientifique, ils se tourne vers la photographie, étudiant le photojournalisme à l'EMI-CFD à Paris. Il a rejoint l'agence Agence MYOP en 2011, en devenant co-directeur en janvier 2016. Il place le voyage au cœur de sa photographie et utilise la photographie comme moyen de voyager. Au cours des dernières années, il a travaillé dans le delta du Danube, en Gagaouzie et dans la République non reconnue du Haut-Karabakh avant d’étendre ce dernier travail au reste du Caucase du Sud et à ses États non reconnus: l'Arménie, la Géorgie, l'Abkhazie, le Nagorno-Karabagh. Julien Pebrel collabore régulièrement avec la presse française et internationale: M le magazine du Monde, Géo, Libération, L'Obs, Mare, the Sunday Times Magazine, Internazionale, Time, Newsweek Japan, D la Repubblica, Huck, Le Monde, Grazia, etc.
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From Batumi to Tbilisi, if you don't take the main road but use a track closer to the Turkish and Armenian borders, you can meet a sample of the diversity of Georgian population which reflects the history of the region: Greeks, Doukhobors, Armenians, Germans, Meshketians, Jews, Muslims, Catholics, Yezidis, Azeris, Ossets, etc.
Since the end of the USSR, the identity policies of each caucasian nation-state, the ethnic conflicts and the economical situations have led to a strong homogenization of the populations. And Georgia is not an exception with strong nationalist policies and the influence of the Orthodox Church. Southern Georgia and its diversity is still an exception, but the dynamic under way is homogenization: the Meshketians of Abastumani are unable to assert their right to return, the Germans of Asureti have left, the last Jews of Akhaltsikhe can be counted on the fingers of the hands, and without the crisis in Greece the departure of the Greeks of Tsalka would not have stopped, the Catholics are slowly converting to Orthodoxy, and the Doukhobors prefer to go to work in Russia while Armenians and Adjarians are replacing them in Samtskhe–Javakheti.
How long will this region retain its multi-ethnic character so typical of the Caucasus?
Julien Pebrel was born in 1983. After a scientific training, he turned to photography, studying photojournalism at the EMI-CFD in Paris. He joined Agence MYOP agency in 2011, becoming co-director in January 2016. He places travel at the heart of his photography and uses photography as a means to travel. In recent years, he has worked inthe Danube Delta, Gagauzia and the unrecognized Republic of Nagorno-Karabakh. He continues to work on this last subject, extending it to the rest of the South Caucasus and its unrecognized States: Armenia, Georgia, Abkhazia, Nagorno-Karabagh. Julien Pebrel collaborates regularly with the French and international press: M le magazine du Monde, Géo, Libération, L'Obs, Mare, Sunday Times Magazine, Internazionale, Time, Newsweek Japan, D la Repubblica, Huck, Le Monde, Grazia etc.